Jules Verne, un Breton admiratif du kilt écossais et de l’Ecosse
Jules Verne, un Breton admiratif du kilt écossais et de l’Ecosse :
Jules Verne, un Breton ?
Laissons-le répondre lui-même : « Vous le savez, je suis Breton de naissance – Nantes est ma ville natale – (note : les Pays de la Loire datent de 1955, à l’époque de Jules Verne la Loire-atlantique est encore en Bretagne). De plus lorsqu’il parle des amis étudiants qu’il avait dans sa jeunesse il met sa bretonnitude en avant : « Je ne peux pas dire que je fréquentais les meublés de mes camarades d’études, parce que vous savez, nous, les Bretons, sommes un peuple de clans et presque tous mes amis étaient des camarades de classe de Nantes, qui étaient montés à l’université de Paris en même temps que moi. »
Admiratif du kilt écossais ?
Oui ! Voici sa description dans Voyage à reculons en Angleterre et en Ecosse (son guide touristique romancé exceptionnel sur L’Ecosse) : « Cet uniforme est la reproduction exacte de l’ancien costume national, moins la targe ou bouclier de cuir à pointe d’acier. La tête des Highlanders est coiffée de la toque écossaise ornée d’une plume dressée sur une boucle d’acier ; l’habit en drap écarlate est court et laisse apercevoir les innombrables plis du kilt, sorte de jupon fait d’une étoffe verte à carreaux et qui descend jusqu’au genou ; les cuisses sont complètement nues, d’où est venu le proverbe : « on ne peut pas prendre les culottes d’un Highlander » ; les jambes sont recouvertes de quadrillés, et zébrés de ces bandes enroulées que Rob Roy pouvait sans se baisser, attacher avec ses longs bras ; le plaid ou manteau de tartan se porte de la ceinture à l’épaule, retenu par un pouch ou agrafe de métal ; et enfin le philibey, sorte de poche en poil de chèvres orné de glands, descend de la ceinture sur le devant du kilt ; la poche de ce philibey, qui suffit à contenir la fortune d’un Ecossais, se nomme le sporrang , » « le poignard ou dirk, est passé dans la ceinture, et les officiers de ces magnifiques compagnies portent la longue claymore de leurs ancêtres . » Pour l’écrivain le kilt c’est « être toujours fidèle aux vieilles coutumes de son clan » (livre : le Rayon Vert), c’est l’esprit Celte décrit dans un de ses romans : « l’amour de sa patrie, l’amour de son clan, l’amour de sa famille dont il honore ses parents et cousins jusqu'à la neuvième génération » : « Invariablement vêtu du costume traditionnel des montagnards, il portait la toque bleu bariolée, le kilt en tartan qui lui descendait jusqu’au genou par dessus le philiberg, le pouch, sorte de bourse à longs poils, les hautes jambières, maintenues sous un losange de cordons et les brogues de peau de vache, dont il faisait ses sandales (du livre Le rayon vert son roman Ecossais).
Passionné d’Ecosse ? Laissons-le parler :
« Toute ma vie, j’ai lu avec plaisir les œuvres de Sir Walter Scott, et au cours d’un inoubliable voyage dans les îles Britanniques, c’est en Ecosse que j’ai passé mes meilleurs moments. Je vois encore comme dans une vision la belle et pittoresque ville d’Edimbourg avec son Heart of Mid – Lothian, et beaucoup d’autres souvenirs enchanteurs ; » (Il à visité l’Ecosse en 1859 1879, l’Irlande en 1880 sans oublier la Bretagne avec son yatch le St Michel).
Ses romans, une œuvre interceltique ?
Oui, aussi ! Dans son œuvre on ne répertorie pas moins de 119 personnages celtes dans 56 romans et des phrases comme celles-ci : « ça vaut pas le biniou de notre Bretagne » (dans le livre « Le Superbe Orénoque ») et dans « Le comte de Chanteleine » : « ils se croyaient bretons avant tout et séparés du reste de la France. Pour eux, le mariage de Louix XII et Anne de Bretagne n’avait jamais eu lieu ».
Alors Jules Verne : un Breizhlander* ?
Pourquoi pas ? Il était fier de ses racines bretonnes et revendiquait des racines écossaises du côté maternel (c’était une tradition familiale peut-être sans fondements). Il aurait trouvé dans les Breizhlanders* la synthèse de ses deux racines Celtes qu’il à parfaitement résumé par cette phrase « nous les bretons, sommes un peuple de clans ». Une belle devise pour un Breizhlander*, qu’en pensez-vous ?
Documentation :
- Jules Verne, le monde celtique et la mer (cahiers de l’Institut Culturel de Bretagne N° 9) - Entretiens avec Jules Verne 1873 – 1905 aux éditions Slatkine de Daniel Compère et Jean-Michel Margot.
Quelques romans à lire :
Bretagne :
- Le Comte de Chanteleine (sur la Chouannerie bretonne) - Mirifiques aventures de Maître Antifer (histoire d’un héros Malouin) - Le superbe Orénoque (où il évoque la Bretagne) - Paris au Xxème siècle (le héros est vannetais) - Etc…
Irlande :
- Les frères kip (l’histoire se déroule en Irlande) - P’tit bonhomme (l’histoire se déroule en Irlande) - Les enfants du capitaine Grant (Le héros est irlandais) - Le Pays des Fourrures (héros Irlandais) - Etc…
Présence de l’Ecosse dans :
- Vingt mille lieues sous les mers - Sans dessus-dessous - Les indes noires (l’histoire se déroule en Ecosse) - Forceurs de blocus - Etc…
Damien RADIGOIS
Ce texte est de mon ami Damien RADIGOIS, qui a fait un excellent travail sur la passion Jules Verne pour l’Ecosse, la Bretagne et le monde Celte en général . Peut-être que Damien vous aura donné envie de lire (ou relire) tous les ouvrages cités. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Reun JEZEGOU
*Adjectif désignant les bretons portant le kilt : un breizhlander, des breizhlanders (et non l’association finistérienne) |
Voyage à reculons
Rob Roy
Le Rayon vert
The Miscellaneous Works of Sir Walter Scott: Tales of a Grandfather, History of Scotland
Le Saint Michel de Jules Verne
Le Superbe Orénoque
Le Comte de Chanteleine
Jules Verne, le monde celtique et la mer
Entretiens avec Jules Verne 1873-1905 Mirifiques aventures de Maître Antifer
Paris au Xxème siècle
Les frères kip
P’tit bonhomme
Les enfants du capitaine Grant Le Pays des Fourrures
Ving mille lieues sous les mers
Sans dessus-dessous
Les indes noires
Forceurs de blocus
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