Reun JEZEGOU

L'origine de la cornemuse écossaise en Bretagne

Dans les temps anciens : Il convient de mentionner l'existence de deux anciennes cornemuses attestées depuis le haut moyen-age : le Biniou (ou Biniou kozh) en basse Bretagne, et la Veuze en Bretagne sud, ainsi que d'un curieux instrument à anche : la Bombarde.

 

Les premières cornemuses écossaises en Bretagne : En 1895, Charles Le Goffic serait le premier à avoir ramené d'Ecosse le " great highland bag pipe". On note aussi que « les chantres du Trégor offrirent une «bagpipe d'Ecosse », un instrument plus grand que le biniou, à un certain Guillerm de Belle-isle-en-terre » (revue Breizh n°260 août 1982). En 1930, on ne recense encore que 5 cornemuses écossaises en Bretagne. En 1932, H. Le Menn, D. le Voyer et R. Audic fondent à Paris la Kenvreuriez ar Viniouerien ou K.A.V. qui en 1937 comprend 4 bagpipes, 2 biniou, 3 bombardes et 1 tambour (source : musique bretonne, histoire des sonneurs de tradition, collection Ar Men / Le Chasse-marée). En 1940, des militaires écossais séjournent en Loire-Atlantique, et en particulier à Saint-Nazaire et au « camp anglais de la Maillardais sur la commune du Gâvre ». En 1942, la K.A.V.publie une plaquette d'airs pour biniou et bombarde : la notation musicale correspond exactement à la notation écossaise en vigueur actuellement. La "BAS", assemblée des sonneurs de cornemuses bretons est fondée en 1943. Ses membres, invités à sonner au congrès des Forces Françaises Libres en 1947, y côtoient le Glasgow City Police Pipe Band.

 

 

L'essor des bagadou : 1946 voit la création de la première « clique de biniou » au 71ème BI stationné à Dinan : cette formation comporte 5 cornemuses, 5 bombardes et 5 tambours et est intégrée à la musique du bataillon (source : courrier de Emile Allain dans la revue Ar Men n° 112, mai 2000). Ces formations de musique associant 3 pupitres (cornemuse écossaise, bombarde, batterie) vont se multiplier grâce aux efforts de la B.A.S. : le premier bagad civil, la kevrenn SNCF Karaez dans le Finistère date de 1948 et dès 1950 existent 70 bagadou qui regroupent plus de mille sonneurs de cornemuse et bombarde. A Nantes, le cercle celtique qui date de 1926 va entretenir des échanges avec le groupe écossais de Kiskcaldy à partir de 1976. Il organisera pendant de nombreuses années la quinzaine celtique de Nantes, avec la participation de groupes écossais tels le « Red Hackle Whiskey pipes and Drums » le 17 juin 1978.

 

Les premiers « Pipe bands » : Vers 1965 apparaissent les premiers véritables pipe bands en Bretagne : Le Gaelic Club pipe band à Nantes par Jean-françois Allain et An Ere à Rennes sous l'impulsion de Jakez Pincet. Le Gaelic Club est une section de la Kevrenn de Nantes qui regroupe à cette époque la fédération des sonneurs du pays nantais, le bagad de la ville de Nantes et le bagad du pays de Retz. Le Gaelic Club a été dissous en 1988 et s'est transformé en 1991 en « Nantes Gaelic Club », association dont le président d'honneur est Emile Allain. De son côté, An Ere va vite réunir 8 sonneurs de cornemuse Ecossaise et 6 batteurs (dont notre actuel Drum Major) et va faire connaître la musique Ecossaise en Bretagne pendant plus de 20 ans. Ce groupe participera à des concours tous les 2 ans en Ecosse et même au Canada. An Ere a cessé ses activités en 1989. Askol ha Brug reste donc le plus ancien Pipe Band Français en activité. Le pipe band de Genève est fondé à la même époque (1976). Plus tard, de nouveaux pipe bands se sont créés dans différentes villes françaises : Paris (Paris & District PB), Saint Brieuc (Sant Briec PB), Caen (Bright Normandy PB), Amiens (Val de Somme PB et Somme Battlefield PB), Rouen (Normandy Higlanders).

 

 


 

La veuze, ancienne cornemuse du sud Bretagne Dans la revue Ar Soner N°5 et n°6 d'octobre 49, M. Pollig Montjarret a écrit que « d'après les instruments retrouvés en Brière et d'après des dessins du XVème siècle, le biniou d'autrefois était à peu près semblable à la cornemuse d'Ecosse ». De même, dans la revue Breizh d'août 82, M. Jakez Pincet écrit que « Dans le pays nantais et surtout dans la presqu'île guérandaise, une cornemuse y était pratiquée avec un levriad aussi long qu'une bombarde et avec un seul bourdon ». M. Emile Allain ajoute que « nous avions depuis toujours un instrument pratiquement identique, quant à la hauteur du son, à la cornemuse écossaise ».

 

Origine des concours : « Il y a encore 2 siècles, tout Ecossais des Highlands surpris portant un kilt ou jouant de la cornemuse pouvait être immédiatement pendu haut et court. C'est pour mettre un terme à cette loi atroce que la highland Society of London organisa en 1781 à Falkirk un concours de piobaireachd que les anglais n'osèrent pas empêcher. 13 sonneurs osèrent y prendre part. c'est Patrick Mac Gregor qui remporta ce premier prix. Des concours de cornemuse furent organisés par la suite à Edimbourg » revue Breizh août 1981. Maintenant, il existe des concours dans de nombreuses villes en Ecosse (dont le worldwide championship en août), mais aussi dans beaucoup de pays. Les règles sont codifiées par la RSPBA et évoluent régulièrement.

 

Pour plus de renseignements sur la musique bretonne, vous ouvez lire l'excellent ouvrage "Musique Bretonne" Histoire des sonneurs de tradition - édition le chasse-marée / ArMen 1996 (512 pages !). En ce qui concerne la veuze, l'opuscule "Sonneurs de veuze" édité en 1979 aux imprimeries M. HALLIER (Nantes) fait référence.

 

 

Source: Ancien site d'Askol Ha Brug Pipe Band http://askolhabrug.free.fr/galleg09.htm



29/06/2011
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